La salope du village

Le monde change, parce qu'il ne peut que changer. D'où que nous soyons, nous sommes tou·tes concerné·es par ces salopes de village, en tant que femmes, en tant qu'hommes, en tant que racisé·es ou hiérarchisé·es, en tant que minoré·es ou dirigeant·es… 

Virginie Jortay, RTBF

Dans un village, sept personnes ont disparu. Où sont-elles ? Comment ont-elles pu être ainsi rayées de la carte ? Que leur est-il arrivé ? Une chose est sûre : leur existence dérangeait les villageois·es. De failles en zones d’ombres, Pierrick De Luca et Zoé Kovacs nous entraînent dans leur enquête. 

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À l’origine du spectacle, il y a ce constat : pour beaucoup, une femme qui assume sa sexualité, qui en porte les signes, c’est une « salope ». Qu’est-ce qui – en elle – dérange à ce point ? Pourquoi tant de gens – dont ceux qui se disent « ouverts et tolérants » – semblent-ils si offensés à sa vue ? Pourquoi ce terme – utilisé de manière injurieuse – n’a-t-il pas d’équivalent masculin ? Dom Juan, homme à femmes ou dragueur, c’est même plutôt positif... D’où vient cette différence de traitement ?  

Nous avons découvert ce premier spectacle de Pierrick De Luca – en tant qu’auteur et metteur en scène – lors du festival Factory, à Liège. Porteur du projet, il a très vite été rejoint par Zoé Kovacs, complice et co-créatrice. Avec presque rien (une table, un ordinateur, un vidéoprojecteur et des enceintes), le duo convoque un village et ses habitant·es, dans une théâtralité joyeuse et inventive. Sous couvert d’enquête, il nous met face à la violence, subie et/ou commise. Nous sommes invité·es à passer de l’autre côté du regard normatif, avec – pour horizon – l’espoir d’un nouveau paradigme.