Le Schmitt Iannello Dupont Trio présente leur nouvel album “La Boîte à Musique”
Alors que j’écoute une fois de plus cet album, je me plonge dans les méandres de ma mémoire.
Il est souvent agréable de retrouver des souvenirs précis, relatifs à certains évènements marquants de notre vie. La rencontre entre Samson, Johan et Joachim fait partie de ces moments gravés en lettres invisibles au fond de soi-même. Je les revois, tous les trois, attablés au fond d’une petite cour entourée de bambou. Peu de mots, quelques blagues et de la musique. De la musique, oui. Pour apprendre à se connaître, la musique est redoutable.
Elle permet d’aller là où les mots ont souvent du mal à aller. Elle est un exhausteur de sentiments et d’émotions. Un lien s’est créé ce jour-là. Il n’a cessé de grandir, mettant au grand jour une complicité entre ces trois musiciens talentueux. Quelques années, concerts et un album plus tard, le trio se retrouve pour un second opus. La magie fonctionne toujours, le lien ne s’est pas altéré. Il est toujours vivace, il s’est même amplifié. Peu de mots, quelques blagues… Et la musique évidemment. Peu ou pas de répétitions, peu importe, la musique parle et ils ont plein de choses à se raconter, ça s’entend.
Le son prend son propre chemin. On se retrouve plongé dans l’ambiance des grands hôtels parisiens des années 30, où se mêlaient insouciance et opulence. Une ode à la fête et au lâcher-prise. On se laisse glisser doucement dans un état de transe, entre éclats de rire, swing et danse. Plus rien ne compte, encore moins le temps. Et puis, vient cette respiration, la poésie d’une brise légère, qui lors d’un mouvement, vient redonner de l’air à nos poumons imbibés de fumée et d’émanations de parfums. Ces moments de calme douceur, lorsque l’on regarde les étoiles… Le temps s’arrête cette fois, nous mettant en face de notre temporalité, face à notre propre réalité, et nous fait penser à quelques histoires drôles ou tristes avec des gens que l’on aime ou que l’on a aimés. Cet instant qui nous fige le temps d’une durée indéfinie et qui nous rend tout petits mais aussi tellement grands. Cet album, c’est ça, la fête, l’ivresse, l’euphorie, la respiration, la nostalgie. Tout cela est lié par un fil dont s’égrènent des notes de musique. C’est peut-être ça la vie finalement.
Samson Schmitt – guitare
Johan Dupont – piano, trompette
Joachim Iannello – violon