Prenant pour titre l’un des slogans féministes les plus connus au monde Une femme sans homme, c’est comme un poisson sans bicyclette, c’est par le cœur plutôt que par le cerveau, que Virginie Thirion nous plonge dans un bouleversant questionnement sur le statut des femmes à travers le siècle.
Huit acteur·ice·s reconstituent devant nos yeux les aléas de sa propre famille qui ‒ il faut bien l’admettre ‒ n’est pas piquée des hannetons. Une arrière-grand-mère qui tenait un bordel militaire à Mailly-le-Camp, une grand-mère morte à vingt ans en laissant une fille de père inconnu, une mère orpheline dès l’enfance, qui a fini par raconter des versions différentes de leur ascendance à ses deux filles, l’une héritant de la version rose et romantique, l’autre de la version trash et sombre.
« Vous la voulez, ma généalogie ? Vous allez l’avoir ! », rigole Virginie Thirion.
En explorant les secrets et les silences de quatre générations de femmes, l’autrice pose surtout une question passionnante :
Et si l’appui au combat féministe passait par l’examen et la réappropriation de notre propre histoire et de nos origines ?
Si Comme un poisson sans bicyclette n’a rien d’un manifeste, il a tout de l’invitation, par la grâce du théâtre, à continuer à nous battre pour un monde plus juste.